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Manifestation pour le 40e anniversaire de DAH

20 juin 2024 - Lukas Alioth, président, et Caroline Weber Golder

40 ANNI DAH in Murg
40 ANNI DAH in Murg

40e anniversaire de DAH à Murg

Le dimanche 26 mai dernier, plus de 100 membres et invités de tous âges se sont retrouvés par un temps radieux à Murg (SG), au bord du lac de Walenstadt, pour le 40e anniversaire de DAH. Le cadre de l’ancienne filature dans laquelle s’est déroulée la première partie de la journée était en parfaite adéquation avec le thème «Réaffecter et développer» auquel était consacrée la manifestation. Karin Salm a animé une table ronde intéressante, lors de laquelle différents points de vue ont été exprimés. Le repas de midi au bord du lac a permis d’échanger. Des visites guidées et un tour en bateau ont parachevé ce dimanche ensoleillé.

Lors de la table ronde, il a été débattu de thèmes importants : réaffectation ou démolition, efficience énergétique, durabilité et identité. En Suisse, la démolition de maisons génère chaque seconde 500 kg de déblais ou 80% des déchets qu’émet le pays. Si la quantité rejetée en une année était chargée sur camion, il en résulterait un convoi aussi long que la distance séparant la Suisse de Johannesburg. La question se pose alors de savoir comment rendre plus durable notre paysage bâti. Les participants de la table ronde étaient unanimes: il ne faut pas démolir à tout-va, mais plutôt réaffecter et développer les bâtiments. En cette année d’anniversaire, DAH s’est emparée d’un thème brûlant d’actualité et reste ainsi dans l’air du temps.

Après le mot de bienvenue du président Lukas Alioth, Dieter von Ziegler est revenu sur les 30 dernières années. Malgré un grand engagement, la filature a dû fermer ses portes en 1996 en raison du changement des conditions cadres dans l’industrie textile. Par la suite, les anciennes halles industrielles et de stockage de la filature se sont muées peu à peu en restaurant, en lofts, en studios, en bureaux et en ateliers. C’est ainsi que beaucoup de vie est revenue dans l’ancienne filature et le village.

Animée par Karin Salm, la table ronde a permis d’examiner le sujet de la réaffectation et du développement sous différents angles: aménagement du territoire, conservation des monuments, propriété et architecture. Au cœur des discussions figuraient les conditions cadres pour des plans innovants en matière d’utilisation, d’efficience énergétique et de durabilité. Il en est ressorti les conclusions suivantes:

  • La meilleure manière de protéger le patrimoine culturel est de l’utiliser. Ainsi, l’histoire peut continuer d’être écrite. Il faut pouvoir différencier le nouveau de l’ancien. Par exemple, des balcons suspendus sur les façades d’une usine.
  • Les lois actuelles sont axées en premier lieu sur les nouvelles constructions. Elles devraient aussi prendre en compte la réaffectation, de sorte à promouvoir la reconstruction et le réaménagement de bâtiments par exemple industriels. La législation devrait donc être réorientée vers la construction dans le patrimoine bâti.
  • Aujourd’hui, la reconstruction est punissable. En dehors des zones de protection et de préservation, la construction vers l’intérieur des bâtiments en particulier doit être récompensée.
  • L’objectif devrait être de trouver des solutions pragmatiques, susceptibles de rassembler une majorité et tenant compte des besoins du plus grand nombre.
  • Pour atteindre les objectifs climatiques, il faudrait préserver davantage de bâtiments et moins en démolir. Aussi Andreas Ruby, directeur du musée suisse d’architecture S AM, demande-t-il d’établir le onzième commandement «Tu ne démoliras point».
  • La position vis-à-vis de la conservation des monuments est positive. Il est cependant attendu des conservateurs qu’ils revoient leurs propres règles. Ils devraient s’interroger sur le matériel à utiliser pour transformer un bâtiment. À noter d’ailleurs que même les Romains ont développé l’architecture des Grecs et l’ont adaptée à leurs besoins. Il semble donc important d’inclure le plus tôt possible la protection des monuments dans un projet.
  • La table ronde s’est terminée sur la conclusion « Le changement fait partie de l’identité ».

L’ancienne filature a offert un cadre magnifique pour examiner et discuter le thème de la journée. Après un repas de midi savoureux sur les rives du lac de Walenstadt, le couple von Ziegler a emmené les personnes présentes visiter les locaux réaménagés avec goût. Celles qui préféraient rester à l’extérieur pouvaient profiter d’un tour en bateau sur le lac de Walenstadt. La journée a rencontré un écho très positif dans l’ensemble. Un grand merci à toutes les personnes présentes et notamment aux hôtes de la manifestation. Ensemble, nous avons pu revenir sur l’œuvre impressionnante d’une vie, présentée de manière authentique par deux membres de DAH .

Galerie photos (merci à M. Huber)